Kitchen – Banana Yoshimoto

Présentation de l’éditeur
« Que faire à vingt ans, après la mort d’une grand-mère, quand on se retrouve sans famille et qu’on aime les cuisines plus que tout au monde?  Se pelotonner contre le frigo, chercher dans son ronronnement un prélude au sommeil, un remède à la solitude.

Cette vie semi-végétative de Mikage, l’héroïne de Kitchen, est un jour troublée par un garçon, Yûichi Tanabe, qui l’invite à partager l’appartement où ill oge avec sa mère.  Mikage s’installe donc en parasite chez les Tanabe: tombée instantanément amoureuse de leur magnifique cuisine, elle est aussi séduite par Eriko, la « mère » de Yûichi.  Eriko, personnage ambigu et pur, transsexuel à la beauté éblouissante, qui, traversant le récit comme un soleil éphémère, va bientôt mourir à son tour de mort violente… »

Commentaire
Ce que j’aime dans la littérature japonaise, c’est un certain sentiment de flotter à travers les histoires.  Un flou mis en valeur par une langue précise (je sais, c’est paradoxal…).  Je suis totalement dépaysée quand je lis cette littérature (du moins, jusqu’à maintenant, ça a toujours fonctionné, pour le peu de livres que j’ai lus) et ça a encore été le cas ici. 

Ce livre comporte deux nouvelles assez longue.  Kitchen, qui donne son titre au recueil et Moonlight Shadow.   Dans les deux nouvelles, il est question de deuil, de douleur, de solitude, de nourriture et aussi d’espoir.  Et c’est ce dernier point qui m’a fait apprécier ces récits, parce que bon, moi et la cuisine, ça ne fait pas nécessairement un mélange vendu d’avance!!!

Dans Kitchen, Mikage et Yûichi font face aux deuils, ils se retrouvent seuls au monde, partagés entre le goût de reprendre leur vie et le goût de fuir, pour ne plus avoir mal, pour pouvoir continuer à vivre.  Dans Moonlight Shadow, suite à la mort de son petit ami, une jeune fille tente de continuer sa vie sans lui, avec l’aide du frère de celui-ci, qui a aussi perdu sa copine dans le même accident.   Dans les deux histoires, les personnages sont un peu étranges, ils apparaissent souvent détachés, assez froids ou alors complètement ébouissants, fascinants.   Tous sont un peu insaisissables et j’ai souvent eu l’impression que, de leur bulle, ils flottaient un peu à travers les éclats de couleurs qui nous sont racontés.  On ressent leur solitude mais de façon assez décalée, à travers des flashes, des moments croqués sur le vif.  Et surtout, surtout, on nous donne l’espoir que ça peut aller mieux.  L’espoir qu’il y a encore de l’espoir, même quand on est au fond.

Si la première nouvelles est davantage ancrée dans le réel et la seconde est un peu plus mystique, la nourriture joue un rôle de premier plan.  Dans chacune des histoires, un personnage mentionne que « la nourriture est meilleure quand je suis avec toi ».  Et dans le contexte du livre, c’est assez significatif.   Bref, j’ai beaucoup aimé glisser dans cet univers et je chercherai définitivement autre chose de cet auteur, vu que j’ai aussi aimé « N.P« , lu il y a un an et quelque… 

8/10

21 Commentaires

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  1. J’ai beaucoup aimé aussi ces deux nouvelles ! D’ailleurs, je me demande ce que j’attends pour lire N.P, moi ?

  2. Très bon souvenir de lecture ! J’aime beaucoup cet univers flottant (et il m’a fallu absolument goûter le plat que Mikage apporte à son ami dans la première nouvelle ;))

  3. Je ne connaissai pas du tout cet auteur, cela semble assez original ce lien avec la cuisine!

  4. J’ai bien aimé ces nouvelles différentes et dont l’association est pourtant cohérente. J’ai beaucoup aimé la fin de la deuxième, très poétique.

  5. Je suis teeeellement d’accord avec le premier paragraphe de ton article ! Bon, je ne lis pas énormément de littérature japonaise, mais ce que j’apprécie dans le peu que j’ai lu, c’est exactement ça!

  6. Je n’avais pas beaucoup aimé mais à l’époque je ne connaissais rien à la littérature japonaise. depuis j’ai lu pas mal de roman japonais et je me suis habituée à cette atmosphère très spéciale qui règne dans les romans japonais. je pense que j’apprécierais davantage aujourd’hui !

  7. Manu: Le style se ressemble, en effet!! Je me demande bien ce que tu en penseras, ce ce N.P.!

    Rose: J’avoue que j’ai eu bien envie d’aller goûter à ce plat aussi! Si je lis ça dans un menu d’un resto japonais, j’essaierai certainement! Le mot « flottant » correspond tout à fait à mon impression!

    Emilie: Je l’ai découvert il y a 2 ans, quand je voulais un « y » pour mon challenge ABC et j’ai beaucoup aimé. Ca m’a fait voir un autre côté dela littérature asiatique, que je connais très peu!

    Cachou: Tout à fait d’accord. Les deux nouvelles sont bien différentes mais quand même en lien l’une avec l’autre.

    Cocola: C’est vraiment mon impression générale face à la littérature japonaise… et ça ne manque jamais! J’aime ces univers, je pense!!

    Papillon: En effet, dans les romans japonais, ça semble être une constante, les atmosphères un peu flottantes, particulières… Ceci dit, peut-être que celui-ci ne te convient pas non plus, il en faut pour tous les goûts!!

  8. Je note 🙂
    J’aime beaucoup la littérature japonaise.

  9. J’accroche bien à la littérature japonaise aussi, j’en conseillerai bientôt, le tien me tente bien, merci

  10. Ankya: J’aime bien cette auteure, je pense!! Du moins, les deux que j’ai lus m’ont plu alors je te dirais de ne pas hésiter à tenter le coup!

    Aude Nectar: J’irai faire un tour sur ton blog pour voir, alors!

  11. Je lis beaucoup de mangas mais peu de littérature japonaise. Peut-être que je devrais m’y mettre. Ton billet donne envie, je retiens donc!

  12. Tiens, Canthilde vient juste de faire un billet sur un livre du même auteur ! J’ai déjà entendu parler de Kitchen, je note le titre !

  13. Rory: Je lis plus de mangas que de littérature japonaise aussi… mais plus j’en lis, plus je me dis que ça me plait!

    Freude: Je suis super en retard dans mes lectures de billets… je vais aller voir chez Canthilde, alors!

  14. Ma culture en lecture japonnaise est proche de zéro. mais celui ne me tente pas trop. sans doute le coté « nourriture et frigo » que j’essaie déjà de fuir un max dans la vraie vie !

  15. Géraldine: Je ne suis pas très « bouffe » dans la vraie vie non plus (en fait, j’oublie souvent de manger… jen ‘y pense juste pas quand on ne m’y fait pas penser!!) mais ça m,a quand même beaucoup plu!

  16. J’ai beaucoup aimé moi aussi et ça m’a donné faim !!!

  17. Cécile: En effet!  Ca donnait le goût de manger de la nourriture japonaise!   C’est un auteur que je relirai volontiers!

  18. J’ai eu une bizarre d’impression en lisant ce roman, celle de ne pas avoir tout compris. Je n’ai pas vraiment accroché…

    1. Amiedeplume: J’ai beaucoup aimé mais c’est vrai qu’il reste une sensation un peu onirique, comme si on e savait pas trop où s’attachait cette parenthèse…

  19. je viens de le finir et c’est vraiment comme tu l’écris

    1. XL: Cool de voir que nous avons eu le même ressenti.  J’ai vraiment aimé ce roman.

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