C’est la faute à Bono – Pierre Gagnon

c-est-la-faute-a-Bono.jpgPrésentation de l’éditeur

« Après 5-FU, où est relaté le récit de son combat contre le cancer, Pierre Gagnon récidive avec la suite logique de son expérience : celle de sa rémission. Son héros, Daniel Lebrun, se réadapte de son mieux au métier de vivant, auquel le cancer l’avait fort mal préparé. Plus rien n’a pour lui la même importance qu’avant (exit la maison, bonjour la location ; adieu l’auto, bienvenue vélo) et il doit s’ajuster aux nouvelles perceptions des autres autant qu’au nouveau regard qu’il porte sur le monde.


Incapable de supporter l’oisiveté dans laquelle le confine son patron, il quitte son travail pour se lancer, avec son ami Max, dans le démarrage d’une petite entreprise : Michou, le premier café mobile de Montréal, théâtre de situations savoureuses avec les indigènes de la métropole.


Tout en se réinsérant tant bien que mal à l’univers des vivants, Lebrun continue à fréquenter ses compagnons d’infortune : Monsieur Ouellet, Bob et surtout Lucette, huit ans, dont quatre de cancer. Lucette dont le rêve ultime est de voir U2 en spectacle et, bien sûr, de rencontrer Bono lui-même !


Écrit dans une langue orale, spontanée et touchante, corrosive et mordante, ce roman nous fait passer par tous les états : de la tendresse à la colère, de l’humour au cynisme, en passant par quelques angoisses enrichissantes… »

 

Commentaire

Je l’avoue tout de suite, j’ai acheté ce roman pour le titre.  Bono, U2 et moi, c’est une grande histoire d’amour.  Depuis maintenant environ 25 ans.  Du coup, je n’ai pas hésité et je l’ai pris.  Sans lire la 4e de couverture, of course, parce que je ne les lis jamais.  Du coup, je me suis retrouvée dans un roman qui parle de rémission et de cancer.  Moi.  Déjà, ça partait mal.  Quand l’hypocondriaque que je suis voit ce mot, je me barricade le coeur et l’esprit pour ne pas trop paniquer et ne pas trop m’en faire.  Pas gagné d’avance, quoi. 

 

En plus, le lien avec Bono, bien que présent, est ma foi bien mince.  Trop mince pour moi qui voulait voir un truc suivi, signifiant.  La même chose mais avec des indices plus tôt, genre… Bref, je suis en manque de Bono et c’est en écoutant « The Joshua Tree » que j’écris ces mots.

 

Ok.  Je n’ai pas vraiment apprécié ce roman.  Le personnage principal est en rémission et tente de réintégrer le monde des vivants, ce qui ne se fait pas sans heurts.  Il trouve les gens superficiels, en a marre de la maladresse des gens et de son patron qui ne lui donne pas de boulot pour le ménager.  Ça aurait pu me toucher, vraiment.  Mais j’ai eu l’impression qu’on ne faisait qu’effleurer tous les sujets sans vraiment les approfondir.  Mais surtout, surtout, le personnage m’a paru tellement antipathique, il m’a tellement énervée, que j’ai parfois pensé à abandonner le roman. 

 

C’est que c’est un cynique, notre homme.  Il fait souvent dans l’autodérision mais, le plus souvent, il porte des jugements sur les autres, les ridiculisant joyeusement pour nous.  Et cette fois, ça n’a pas fonctionné.  Tout est négatif, tout est « bougon ».  On sent qu’il a un bon fond mais disons qu’il est barricadé jusqu’aux yeux dans son attitude et je ne me suis pas du tout attachée à lui. 

 

Le style se veut oral, on trouve parfois quelques petites allusions crues (non mais je m’en fiche un peu de savoir qu’il s’est lavé la queue… oui, ce n’est qu’une mini-phrase, il n’y en a que 3-4 dans le roman… mais bon, pourquoi?), on sent un humour souvent grinçant qui pointe à l’horizon.  De plus, certaines phrases, lancées comme ça, font réellement mouche et m’ont poussée à m’arrêter un peu pour y réfléchir.  Et ça, j’aime. J’aime être secouée.  

 

Ce que j’ai préféré dans ce roman, ce sont les personnages secondaires.  Lucette, Anne, Bob, Monsieur Ouellet.  J’aurais aimé qu’on les « connaisse » un peu mieux, qu’on puisse s’y attacher davantage.  La petite fille m’a beaucoup touchée, surtout que par mon boulot, j’en connais quand même plusieurs, des petites Lucette.  Bon, après recherches, je réalise que ces personnages, on les a déjà rencontrés dans un essai 5-FU, qui parlait de son traitement de chimio.  Ceci explique sans doute cela.

 

Bref, un livre qui m’a passé carrément par-dessus la tête, malgré des réflexions parfois d’une grande justesse et d’un grand réalisme.  Dommage.  Peut-être est-ce est parce que je ne suis pas passée par là.  Je n’ai pas trouvé de billets au sujet de ce roman sinon j’aurais mis des liens pour vous donner d’autres opinions… qui l’a lu?


6 Commentaires

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  1. celui là n’est pas pour moi je crois 🙂

    1. Yue: Connaissant tes goûts, je ne te conseillerais pas, en effet ;))  J’espère qu’il saura trouver son public.

  2. Au moins, l’auteur a fait un bon coup marketting.

    1. Alex: Ah mais  il  y a un petit lien hein!  Mais on le voit tard, disons.

  3. Ce livre m’a fait un bizarre d’effet. Il est vrai que les gens ont tendance à traiter les gens qui ont eu le cancer différemment. C’est arrivé à mon père quand il a été diagnostiqué avec le cancer de la prostate. Heureusement, tout est guéri… Cependant, quant à parler de cancer, j’aurais aimé qu’on aborde les émotions du patient et de sa famillr plus en profondeur. Bref, ce livre au côté superficiel ne m’a pas plu…

     

    1. Amiedeplume: C’est aussi ce que j’ai reproché, je pense.  Le thème aurait pu me toucher mais le traitement ne m’a pas convaincue.

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