Le portrait de Dorian Gray – Oscar Wilde

Présentation de l’éditeur
« Le héros du roman d’Oscar Wilde doit rester éternellement jeune: son portrait seul sera marqué par le temps, les vices, les crimes, jusqu’au drame final. 

Dans ce chef-d’oeuvre de l’art fin de siècle (1890), l’auteur a enfermé une parabloe des relations entre l’art et la vie, entre l’art et la morale, entre le Bien et le Mal.  Les apparences du conte fantastique, et du roman d’aventures, où le crime même ne manque pas, fascinent le lecteur ébloui par les dialogues étincelants de l’auteur de théâtre, les paradoxes de l’esthète, la phrase du poète.  La tragédie vécue par l’écrivain, la bagne, le déshonneur, la mort prématurée laissent ainsi, lisse et pur, son roman unique. »

Commentaire

Quel roman fascinant que celui-ci!!  D’Oscar Wilde, je ne connaissais que les aphorismes et je me suis plongée avec délices dans son unique roman.  J’ai pu découvrir la vie de Wilde, que la bonne société de l’époque jugeait comme immoral au point de l’envoyer en prison, lors d’une passionnante discussion lors d’une London Walk et depuis, j’avais envie de lire son oeuvre. 

 

Il se passe des choses dans « Le portrait de Dorian Gray ».  Mais au centre de celui-ci, il  y a surtout un homme d’une grande beauté androgyne et d’une éternelle jeunesse auxquelles il voue un culte, les traces du temps et de son âme s’inscrivant plutôt sur un portrait.   Un homme fasciné par lui-même, sa jeunesse et son apparence, qui passe de l’innocence à la dépravation et qui mène une double vie derrière son superbe masque de beauté et de fascination.   

 

J’ai particulièrement apprécié l’évolution psychologique du personnage, le jeu des apparences, le mal-être.   Les discours philosophiques de Lord Henry sur l’art et la vie, qui prêche le plaisir de l’expérience mais qui semble rester bizarrement spectateur de la vie, d’un cynisme incroyable, m’ont vraiment beaucoup plu aussi.  Quel sens de la répartie malgré sa mysoginie terrifiante!!  Le détachement qui se dégage des dialogues, cet ennui, cette morale distordue colle très bien au récit.  L’écriture soignée qui en a dérangé plusieurs m’a semblé tout à fait appropriée dans cette histoire.   Bref, j’ai tout à fait réussi à me sentir spectatrice de cette époque victorienne somme toute assez hypocrite, où tout était apparences et convenances. Wilde ne ménage pas son époque!

 

Bon, je me suis parfois demandée où s’en allaient certaines descriptions et énumérations… mais le reste rattrape amplement!  Et suis-je la seule à trouver que la scène dans la maison de Sybil est un peu Dickensienne???  Je sais, je le vois partout!!!

 

Mon seul regret?  L’avoir lu en français.  Bon, ce n’est pas que la traduction soit mauvaise mais j’ai l’impression de manquer quelque chose à chaque fois… et des trucs m’agacent, c’est officiel!   Et la raison de cette lecture en traduction?  Trois toutes petites lettres.  P. A. L.  C’est que je suis devenue beaucoup, beaucoup trop raisonnable; j’ai réussi résister à acheter en VO en roman que je possédais déjà en traduction.  Quel drame!   Je dois définitivement perdre mes bonnes habitudes!  Qui veut me coacher?!?!


Plaisir de lecture: 9/10

 

Était dans la pile depuis 2003… c’est terrible, je sais!!!

54 Commentaires

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  1. Livre culte que j’aimerais beaucoup relire!
    Wow je suis impressionnée par ce premier assaut de la PAL – un de 2003! Champagne!:)

  2. Il est dans ma Pal (en anglais) depuis l’année dernière.
    Mais tu sais, ma Pal a parfois plus de 20 ans …

  3. Bravo ! Un de mes romans cultes aussi ! Une lecture obligatoire pour l’école qui s’est révélé une véritable révélation.

  4. tu me donnes envie de le relire

    j’ai comme toi décidé de m’inscrire à l’objectif PAL, c’est pas gagné

  5. Quelle belle lecture, il fait partie de mes dix livres préférés. Au fait, racheter en VO, ça ne compte pas non, je pense que tu peux ajouter cette règle là ( et puis la remecture,, ça ne compte pas non plus :))

  6. Pour les livres datant de cette époque, c’est vrai qu’il y a un petit quelque chose qui cloche, j’avais déjà remarqué ça avec Jane Austen, Les soeurs Bronte … L’anglais a un côté « posh » et précieux que le français peine à retranscrire.
    Mais bon, la VO viendra peut être plus tard, sinon tu peux la trouver en livre électronique gratuitement sur le net.

  7. Un de mes livres cultes quand j’étais ado et, je l’ai relu il y a peu, j’aime toujours autant !

  8. Il me terrifiait, ce bouquin, quand j’étais petite ! Il y avait les photos d’un film particulièrement peu ragoutantes 🙂

  9. J’ai énormément aimé aussi. L’avantage avec les challenges, c’est qu’ils nous poussent parfois à lire des romans qui nous font peur depuis longtemps, même si on veut aussi les lire.

  10. Je dois le relire parce que j’étais un peu passée à côté alors que je suis une fan inconditionnelle de tout le reste de son oeuvre. Je trouve que Wilde est un des rares anglais dont l’humour passe bien en français aussi.

  11. Mais comme on dit, mieux vaut tard que jamais ! :o)
    Perso, j’avais tenté l’aventure … mais j’ai calé net au premier chapitre … Il faudrait que je réessaie … un jour … !

  12. J’adore ce roman! Un de mes préféré! ^^

  13. faudrait bien que je me penche sur les classiques…

  14. J’ai lu ce livre en VO il y’a des années (2003 en fait 😉 ) et c’était ma première lecture d’un roman complet en VO et j’en garde un souvenir assez ému. J’avais détesté au début parce que compliqué pour mes 17 ans et finalement au fil de la lecture et en s’habituant à la langue j’avais beaucoup aimé, par contre j’ai certainement du passer à côté de certaines subtilités donc il serait bon de le relire!

  15. Tu es donc prête pour voir l’adaptation. Je n’ai pas intérêt à traîner de mon côté. Il n’est même pas dans ma pile.

  16. Waouuuu, tu attaques déjà ta PAL, je suis admirative 🙂 Celui-ci m’attend aussi sagement dedans depuis plusieurs années … Il y passera comme tous les autres bientôt grâce à notre défi 🙂

  17. Quel formidable roman ! qui me rappelle que je n’ai pas lu la bio d’Oscar Wilde comme je me l’étais promis pendant les vacances…

  18. Je l’ai lu à l’adolescence, je ne m’en souviens plus. J’aimerais bien le relire avant la sortie du film…

  19. Je l’ai lu il y a très longtemps, c’était peut-être trop cynique pour moi à l’époque, j’en ai gardé un souvenir moyen…  Par contre j’ai adoré, dans un style plus léger, The Importance of Being Earnest, que j’ai lu en VO et vu jouer au théâtre.  Il y a aussi un film qui est mignon (c’est sûr, il y a du Colin dedans!), mais je lirais la pièce avant, et en VO absolument car il y a beaucoup de jeux de mots et c’est extrêmement british, cucumber sandwiches inclus!

  20. Lu tout récemment, avec un grand plaisir…
    Le livre joue un rôle de soutien dans le dernier livre de Sébastien Fritsch et c’est ce qui m’a décidé à le sortir de ma PAL justement.

  21. Coucou, il y a bien longtemps que je ne suis pas venue lire ton blog. Je ne connais pas du tout l’auteur que tu cites, à découvrir donc !!!!!! A bientôt !

  22. Dans ta pile depuis 2003??? Hou là mais je crois que je te bats. Je sais ce n’est pas un concours mais je l’ai dans un ma bibliothèque depuis plus de 10 ans sinon plus. Je t’avoue que j’en suis mal à l’aise car je me doute bien que ce roman est fort intéressant. Merci de ton avis qui va me permettre de donner une place plus décente à ce roman que je promets de lire très prochainement.

  23. Celui-là, cela fait longtemps que je voudrais le lire ! Pour ma part, je le lirai en français, sinon, je risque de passer à côté de beaucoup de choses ! 

  24. Je l’ai lu en anglais, il y a bien (ohalalaaaa!) plus de 10 ans et j’avais adoooooré! C’est un livre véritablement fascinant.
    Tu me donnes envie de le relire… 😉

  25. A girl from earth: N’est-ce pas que j’ai fait fort!!!  C’était facile par contre, j’ai adoré!

    Keisha: Et moi, j’ai le goût de le relire en anglais!!  Je pense que mes plus vieux PAL-livres ont 10 ans… c’est pas troooop pire!!

    Manu: pourquoi ça ne me surprend guère??

     

    Pom: Duuuur comme objectif hein!!  Mais bon, ça veut pas dire arrêter d’acheter… juste lire aussi des vieux livres!! 🙂  good luck!

     

    Emmyne: Boooonne idée, racheter la VO, ça ne ocmpte pas!  j’abonde ne ce sens!

     

    Majanissa: je ne suis pas encore passée à l’ère du ebook… je suis rétrograde, je pense!!!  Et tout à fait d’accord pour l’anglais de cette époque… ilm e manque toujours un petit quelque chose ne traduction!!

     

    Doriane: Avoir lu ado, j’aurais été encore plus fascinée, je pense!!!

     

    Neph: Jamais vu les films ni les photos… faudrait que je fouine!! ;))

     

    Lilly: Exactement!!  Et ce livre m’a définitivement plu… j’y suis restée plusieurs jours après ma lecture!

     

    Isil: Il faudrait que je lise les deux versions pour comparer l’anglais et le français!!  Pour ma part, j’ai totalement adhéré… vraiment, ça m’a plu!!

    Pisinat: Ce n,est pas une lecture pour n’importe quand, je pense… c’est particulier, il faut être dans ce mood-là.  Quand on connaît un peu le personnage de Wilde, je pense que c’est encore mieux!!  Et je connais juste un peu!

     

    Alicia: Je sens qu’il va tomber dans mes tops aussi!!

  26. Fleur: J’ai toujours eu un faible pour les classiques… alors ça ne me demande pas tant d’efforts!!

     

    Tiphanie: C’est bien, en 2003 tu lisais et moi j’empilais!!!  Je pense que c’est le genre de livre qui doit bien supporter la relecture!  je le relirai certainement un jour, en tout cas!

     

    Laetitia la liseuse: Colin en Lord Harry… je ne me peux déjà plus!!! *soupir*

    Petite Fleur: Je me lance en lion, as usual… reste à savoir combien de tmeps ça va durer!!!

     

    Ys: Oui, formidable, c’est le mot!!  J’ai lu une bio de Wilde il y a des années… j’aimerais bien renouveller l’expérience, je pense!  Je vais attendre de voir si celle que tu as est bien!

    Restling: Je ne pense pas l’oublier de sitôt!  Ou tu peux aussi le relire après le film… quand on a déjà lu, ça peut être une pas pire solution!  C’est ce que je fais avec harry, en tout cas!

     

    Grominou: Ooooh des cucumber sandwiches!!  j’ai le film dont tu parles avec Colin à la maison… il faudrait que je le vois!!  quant à Dorian Gray, je confirme, c’est très, très, très cynique!!  Il faut que je lise son théâtre maintenant!

    Lucie: C’est fascinant, non?!  Dans quel livre de Fritsch cel ivre joue-t-il un rôle??  Je serais très curieuse de le lire!

    Nath: Contente de te voir par ici!!  Si tu as le goût de lire un classique très ironique et cynique… je te le conseille fortement!!!

     

    Suzanne: J’ai bien hâte de voir ce que tu vas en penser, alors!!!  En fait, ne t’en fais pas, j’en ai aussi qui m’attendent depuis 10 ans!! ;))

     

    Lounima: J’ai tellement aimé que je ne peux que le conseiller!!!

     

    Mariel: Je pense que fascinant, c’est le mot!!  C’est exactement l’effet qu’il m’a fait aussi!!!

  27. Il est dans ma LAL celui-là. Depuis quelques semaines, je me retiens de l’acheter… j’essaie de contrôler mes achats, pas facile!!! Quand j’aurais fait baisser ma PAL de façon significative je me laisserai surement tenter! ;o)

  28. Bonjour Karine, ce roman était dans ta Pal depuis 2003. Ce n’est pas grave, il n’y a pas péril en la demeure et puis ce livre est tellement bien que ce qui compte, c’est de l’avoir lu. Et il y a 6 ans, tu l’aurais peut-être moins apprécié. C’est un classique indémodable et qui ne vieilit pas (à la différence de Dorian, au bout du compte). Bonne journée.

  29. Abeille: Je pense qu’il vaut vraiment la peine!  L’atmosphère est tout à fait particulière!!

     

    Dasola: En fait, ça doit être ça!  J’ai, à mon insu, attendu le moment idéal!!  Et ça valait le coup!!

    • Lise (sans blogue) sur 24/08/2009 à 03:36
    • Répondre

    Merci ! Grâce à cette fabuleuse critique, je vais lire ce livre. J’ai déjà essayé, et abandonné, le jugeant trop intello pour mon neurone. Cette fois, je suis prête à essayer de nouveau, Oscar Wilde m’ayant toujours intriguée…

  30. Un bien bon classique !

  31. Je vais le lire, c’est sûr, je l’ai mis dans mon challange ABC classique… maintenant, la question est quand???

  32. Celui là est un de mes chouchous depuis une bonne dizaine d’années ! Je l’ai 2 fois en anglais et 2 fois en français 🙂 Wilde et moi on s’aime 🙂

  33. Celui là est un de mes chouchous depuis une bonne dizaine d’années ! Je l’ai 2 fois en anglais et 2 fois en français 🙂 Wilde et moi on s’aime 🙂

  34. Lise (sans blogue): Wilde est tout un personnage, en effet!!!  Ce n’est pas léger mais malgré le cynisme, il y a un certain humour là-dedans…  J’espère que ça te plaira!

    Freude: Tout à fait d’accord!

    Pimpi: Je vais t’aider à répondre: avant la sortie du film avec Colin, peut-être??? ;))

    Celsmoon: Wow, c’est de l’amour, ça!  Un jour je le trouverai pas cher en anglais… du moins j’espère!

  35. Fabuleux ! Oscar Wilde est juste hallucinant ! Un grand coup de coeur pour moi aussi !

  36. Theoma: Si les pièces sont aussi bien que le livre, Oscar Wilde va définitivement entrer dans mon panthéon personnel!

  37. J’ai lu ce livre en anglais, il y a quelques années pour un cours à l’Uni (à la FAC) sur les doubles et la dualité, un thème souvent récurrent chez les auteurs anglo-saxon, dont ce roman d’Oscar Wilde! Absolument brilliant! Il faudra que je le relise! Sinon, j’aime beaucoup sa pièce de théâtre « The Importance of Being Earnest » (L’importance d’être constant):)

  38. C’est, à mon avis strictement personnel, un des meilleurs romans du grand Oscar Wilde … Et c’est peu de l’écrire, vu tout ce qu’il a écrit de réussi ! Bon, que tu l’aies lu en traduction n’est pas un drame non plus … Tu montres que tu fais de (très) gros efforts pour ne pas faire imploser ta PAL. Et tu te rattrapes en commençant par des livres qui croupissent (fossilisent ?!) depuis 2003 ! Tu tiens le bon morceau, Karine:) …

  39. Hermione: Oui, je suis d’accord!  Brilliant, comme dirait le Docteur!!!  J’ai noté « the importance of being Earnest »… je l’ai en film mais je veux le lire avant!

    Nanne: N’est-ce pas que je fais tout plein d’efforts!?!?!  Je suis particulièrement fière de moi, en fait!!

  40. j’ai beaucoup aimé ce roman en plu j’ai vraiment craqué pour Oscar Wilde!! et normalement un film devrait sortir prochainement!!!

  41. Lael: Yep, je sais!  J’ai bien hâte de le voir, ce film!  *soupir* Colin!!!  Wilde est tout un personnage!

  42. Moi aussi il est dans ma pal.

  43. Edelwe: Ca vaut le coup de l’en sortir!!  Du moins, moi j’ai adoré!!

  44. Je l’ai lu l’année dernière, un grand coup de coeur !

  45. Theoma: Un roman tout à fait fascinant!!  Je vais m’en souvenir longtemps!

  46. C’est dommage que Wilde n’ait pas écrit d’autres romans. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, c’est dans ce genre, que les Anglais appelent fictif, que les auteurs exposent le plus souvent leur véritable réalité.

     

    Le portrait de Dorian Gray est pour moi le symbole, l’image type de ce qui attend les hommes dont l’espérance de bonneur est limitée par la beauté du corps. Wilde aimait les beaux jeunes hommes, et les garcons ne sont pas forcément attirés par les vieux hommes, même riches. Wilde n’était pas si vieux. Il est mort a 46 ans. Mais pour ceux qui fréquentent les garcons, quarante ans, c’est déjà l’autre versant de la montagne. Si Wilde avait pu garder chez lui, dans le secret de son salon, le portrait de son image vieillissante, il aurait pu promener sur les rues, l’image d’un éternel jeune homme.

    1. Yvon Verrier: Il y a définitivement beaucoup de Wilde dans ce livre… Il aimait la jeunesse, la beauté.  J’ai aussi vu beaucoup de lui dans le personnage de Lord Henry, avec sa vision ironique et hédoniste des choses.  On peut comprendre que l’Angleterre de l’époque ait réagi à ce roman.

  47. Dans Salome, que Wilde écrivit en français, on trouve cette phrase: on ne doit regarder que dans les mirroirs…

      

    Pourquoi faut-il regarder dans les mirroirs? Peut-être parce qu’ainsi, on ne voit pas la réalité, mais plutôt, l’image artificielle qu’on essai de conserver, celle qu’on montre aussi aux autres. Il ne faut pas oublier qu’on appelle virtuelle, l’image que renvoit le mirroir.

     

    Peut-on dire aussi que l’image d’un portrait est virtuelle? Le portrait de Dorian Gray va plus loin que le mirroir. Il montre une image plus vieille, plus laide, alors que l’objet qu’il représente conserve sa jeunesse et sa beauté. Où donc se trouve l’apparence, le faux semblant, et où se trouve la réalité?

     

    Pour mieux apprécier le jeu de l’objet et de sa vertu, et comprendre comment les deux s’inversent, dans le mirroir, il faut aussi connaitre la relation mouvementé que Wilde entretenait avec le jeune Lord Douglas, si bien sur, c’est de lui qu’il s’agit, dans le portrait de Dorian Gray. En fait, il suffit de décaller les initiales A D, (Alfred Douglas), pour retrouver celles de D G, (Dorian Gray). Une astuce bien naive, et vraisemblablement installée pour que le principal intéressé puissse s’y reconnaitre. Wilde avait déjà commencé à critiquer la vie décousue de son jeune ami, bien avant de lui adresser son De profundis, depuis les prodonfeurs de sa prison…

     

    Wilde aurait pu écrire à son ami: ce que tu vois, dans ton miroir, est beaucoup plus joli que ce que nous voyons tous. Mais au contraire, il nous raconte que ce jeune homme cache chez lui, un épouvantable portrait. Et en fait, Lord Douglas et sa triste famille ne formait pas un plus joli protrait que celui de Dorian Gray.

     

    Le jeune Alfred était beaucoup plus près de la dépravation dont on a accusé Wilde. Le père de Douglas à très mal calculé son affaire. En menant un procès contre Wilde, déjà connu, un peu partout dans le monde, et à une époque où la noblesse aurait du rechercher la discrétion, malgré l’emprisonnement de Wilde, Lord Douglas fut vite remarqué par la presse, et quelques auteurs intéressés, comme le baron Fersen, André Gide, Maxime Gorki, et plusieurs autres. Tout ce beau monde se retrouvait à Capri et à Toarmina, où les nobles barons de l’époque allaient aussi chercher leurs ragazzi (leurs garçons). Mais bien sur, on condamnait d’abord les auteurs et les poètes…

    1. Yvon Verrier; Ce choix de la famille de Lord Douglas m’a toujours paru étrange, moi aussi.  En effat, j’aurais plutôt cru qu’ils souhaiteraient rester le plus anonymes possibles.  C’était évident que ça allait se savoir.  Quant au portrait, je me suis aussi posé cette question à savoir où se situait le vrai Dorian Gray dans tout ça… le portrait, l’apparence, entre les deux?  Bref, ça fait réfléchir et je crois que Wilde confronte son idéal de beauté et de jeunesse à ce qu’il y a souvent derrière…  j’y ai senti une certaine désillusion… mais bon, ce n’est peut-être que moi…

  48. En fait, la chose était déjà connue. C’est même le père d’Alfred qui lanca les premières rumeurs que Wilde trouva diffamantes. Et c’est en essayant de lui faire un procès, que Wilde fut pris au piège. Puisqu’il accusait le père de lui faire une mauvaise réputation, il lui fallait aussi prouver qu’il y avait diffamation, ce qui était virtuellement impossible, car Wilde et Alfred avaient réellement une relation. Mais le pire, c’est que cette discussion permettait ensuite au père, d’accuser Wilde de conduite contre les bonnes moeurs.

     

    Ca n’est pourtant pas à cause de ses moeurs, qu’on a condamné Wilde. Sinon, il aurait fallu condamner Lord Douglas aussi, et en même temps, tout le reste de sa famille, et une bonne partie de la gentry britannique. Tout ces gens ne valaient pas mieux que Wilde, bien au contraire. Mais, il me semble qu’ils étaient moins Irlandais que lui…

    1. Yvon Verrier: Oui, en fait, je pense que j’ai mélangé un peu la chronologie et l’ordre des choses… silly me!  En fait, ce que je comprends pas, c’est pourquoi le père d’Alfred a choisi d’éruiter la chose, qui était connue de certains milieux mais qui l’a certainement été encore davantage suite à toute cette histoire…

  49. Je vais m’avancer un peu, ca ne sera pas la première fois. Mais je pense que le père d’Alfred était un imbécile et un hypocrite.

     

    Lui même menait une vie dissolue, ses deux fils avaient des amants, l’un deux fréquentait même un prince de la famile royale, Paul Feval en parle aussi dans son récit. Je ne vois donc pas ce que le marquis de Queensbury pouvait bien reprocher à Wilde. Et d’ailleurs, il ne trouva aucun profit dans cette affaire, ni monétaire, ni politique. Au contraire, la monarchie n’aime pas beaucoup s’étaler sur la place publique. En fait, je pense qu’il voulait nuire autant à Wilde qu’à son propre fils. Il n’y avait aucune tendresse, entre le père et le fils. Il suffit de leire les lettres qu’ils s’échangeaint parfois. Et puis, le marquis a fini par se ruiner en frais d’avocats. Voilà au moins une bonne chose.

     

    Quand à Alfred, malgré tout ce qu’on raconté sur ses moeurs étranges, il s’est marié, après la mort de Wilde. Il a eu un fils. Mais cet enfant fut placé dans un asile dès sa naissance, et il y demeura jusqu’à sa mort.

     

    Si donc on reprend l’histoire depuis le début, la naissance d’Alfred, son enfance, sa famille, sa relation avec Wilde, et le reste de sa vie, on assite à la lente descente aux enfers d’un des plus jolis garcons de la gentry britannique de l’époque, tout comme dans le portrait de Dorian Gray.

     

    Bien sur, on prétend que le livre fut écrit avant que Wilde et Douglas aient une affaire, ce qui ferait de son roman, une espèce de récit prémonitoire. Mais on oublie qu’avant d’avoir des affaires, on fréquente les mêmes clubs, les mêmes gens, en fait, tout comme dans le roman de Wilde, ou le jeune Gray fait, pour ainsi dire: son entrée dans le monde…

    1. Yvon Verrier: Oui, cette façon de voir les choses éclaire beaucoup d’aspects et est ma foi très plausible.  Je ne vois vraiment pas qu’est-ce qu’il pouvait tirer de tout ça à part de la mauvaise publicité et que les gens découvrent ça et bien d’autres choses sur eux, surtout si vous dites que lui et son autre fils auraient facilement pu être traînés dans la boue si la lumière avait été faite  – encore plus – publiquement sur leurs agissements. Bref, les imbéciles ne datent pas d’hier…  Et oui, je savais qu’Alfred s’était marié, pas que ça voulait dire grand chose à l’époque, toutefois. 

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